Deux agents de la police aux frontières ont été mis en examen et placés en détention provisoire en 2013 pour avoir soutiré de l’argent à des vendeurs de roses bangladais à Lille. Leur procès a lieu ce mercredi.
L’affaire a fait la une de la presse en 2013. Deux agents de la police aux frontières sont alors soupçonnés d’avoir racketté plusieurs vendeurs de roses à la sauvette.
Les victimes, originaires du Bangladesh, sont en attente d’une régularisation, d'où leur difficulté à porter plainte. Les policiers ont extorqué entre 7 et 250 euros à chacun des vendeurs.
Les deux fonctionnaires de police sont mis en examen et placés en détention provisoire en mars 2013 notamment pour extorsions de fonds et violences commis par personne dépositaire de l’autorité publique. L’un y restera trois mois, l’autre un an.
Leur procès a lieu ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Lille, après plusieurs renvois. L’avocat d’un des prévenus a en effet voulu que l’affaire soit jugée par un autre tribunal. Il est allé pour cela jusqu’à la Cour de cassation, sans succès.
Selon lui, il n’est pas possible que son client soit jugé à Lille, car l’équité du procès n’est plus garantie. Il explique qu'à l'origine de la procédure, on retrouve notamment un mail du vice-président du tribunal de Lille adressé au procureur de la République.
L’avocat affirme que ce vice-président avait "des liens personnels" depuis une dizaine d’années avec l’un des vendeurs de roses, en situation irrégulière.
Lors d’une première demande de renvoi, le tribunal a répondu que le magistrat connaissait l’un des plaignants simplement pour lui avoir acheté régulièrement des roses, et que cela ne justifiait pas un jugement par une autre juridiction.
La Cour de cassation a confirmé en juillet dernier le refus que le procès se tienne ailleurs. Elle souligne que les rapports du vice-président du tribunal avec l’une des parties civiles "se résument à un rapport commercial".
L'avocat compte de nouveau faire valoir cette rupture de l'égalité face à la justice ce mercredi.
Le reportage de France 2 en 2013